La résistance aux antimicrobiens est l'une des principales causes de décès dans le monde, avec 5 millions de morts en 2019, chiffre qui devrait doubler au cours des 25 prochaines années, faisant plus de victimes que le cancer actuel. Des preuves de plus en plus nombreuses indiquent que les ARNs modulent la virulence des bactéries pathogènes telles que E. coli, Salmonella, Staphylococcus, Legionella et Listeria. Les ARNs régulent les transcrits impliqués dans la virulence lorsque la bactérie détecte les bonnes conditions, telles qu'un organe spécifique, ou pour échapper à l'attaque du système immunitaire. Par exemple, nous avons démontré que la production d'entérobactine, un facteur de virulence nécessaire à l'absorption du fer chez les entérobactéries, est contrôlée par l'ARNs RyhB ; l'ARNs OxyS contrôle la réponse aux aminoglycosides (par exemple la gentamicine) ; la production de colibactine, qui induit différents cancers (colorectal, vessie), est sous le contrôle de l'ARNs RyhB. Enfin, le sRNA RyhB induit la filamentation chez les bactéries pathogènes, une stratégie de survie contre la réponse immunitaire de l'hôte et les antibiotiques. Le laboratoire de Massé a montré que les sRNA possèdent un éventail surprenant d'actions, allant de la dégradation de l'ARNm cible à l'activation de la traduction, en passant par l'épongage, la réponse à la famine de fer et l'adaptation des cibles de l'ARNm. Nous avons contribué à la caractérisation de sRNAs tels que RyhB, RybB, MicF, DsrA, RyfA, GcvB, RprA, SraL, et CyaR.
Mots-clés: petits ARN régulateurs ; régulation de l'ARNm.